Pour avoir des informations sur Alésia et sa situation géographique, on ne peut se référer qu'aux écrits de Jules César dans son livre "La guerre des Gaules". Alors, je mis suis collée ! Pas le livre en latin, je vous rassure 😂.
Je vais m'intéresser à 3 éléments qui me paraissent essentiels :
- le trajet de Jules César avant d'arriver à Alésia : pour déterminer la zone géographique dans laquelle se trouve Alésia
- la tribu gauloise habitant à Alésia
- la description d'Alésia
1. Trajet décrit par Jules César avant d'arriver à Alésia :
Voici une carte qui récapitule le parcours de Jules César en Gaule. Elle peut nous permettre de comprendre dans quelle région approximative se situe Alésia. Elle a été réalisée en fonction des écrits de Jules César et de son parcours en Gaule :
Jules César passe par la Gergovie pour arriver à Alésia.
2. Tribu gauloise habitant Alésia : les Mandubiens ou Mandubii
(Extrait de " La Guerre des Gaules", livre septième)
"LXVIII. — Voyant toute sa cavalerie en déroute, Vercingétorix, qui avait rangé ses troupes en avant de son camp, les fit battre en retraite, et prit aussitôt le chemin d’Alésia, place des Mandubiens ; il donna l’ordre de faire sortir rapidement les bagages du camp et de les acheminer à sa suite. César fit conduire ses bagages sur la colline la plus proche, sous la garde de deux légions, poursuivit l’ennemi aussi longtemps que la durée du jour le permit et lui tua environ trois mille hommes de l’arrière-garde ; le lendemain il campa devant Alésia. S’étant rendu compte de la situation de la ville, et voyant l’ennemi terrifié parce que sa cavalerie, qui faisait la principale force de son armée, avait été battue, il exhorta ses soldats au travail et se mit à investir Alésia."
Bon, il n'y a pas assez de détails pour déterminer à quelle zone géographique précise appartiennent les Mandubiens ou Mandubii en latin. Cela peut correspondre à beaucoup de départements de la Bourgogne-Franche-Comté. A noter, quand même, que les habitants de Mandeure, dans le Doubs, se nomment les Mandubiens.
2. Description d'Alésia :
Voici un passage intéressant qui se situe dans le livre septième, chapitre LXIX et LXX :
"LXIX. — La place elle-même était au sommet d’une colline, dans une position très escarpée, si bien qu’elle semblait ne pouvoir être prise que par un siège en règle. Au pied de la colline, de deux côtés, coulaient deux rivières. En avant de la place s’étendait une plaine d’environ trois mille pas de longueur ; sur tous les autres points, la place était entourée par des collines, peu distantes entre elles et d’une égale hauteur. Au pied du mur, toute la partie de la colline qui regardait l’orient était couverte de troupes gauloises, et en avant elles avaient ouvert un fossé et élevé une muraille sèche de six pieds de hauteur. Les fortifications qu’entreprenaient les Romains s’étendaient sur un circuit de onze mille pas. Les camps avaient été placés sur des positions avantageuses, et on y voyait construit vingt-trois portes fortifiées. Dans ces portes, on détachait pendant le jour des corps de garde, pour empêcher toute attaque subite ; pendant la nuit, ces mêmes portes étaient occupées par des veilleurs et de fortes garnisons.
LXX. — Les travaux étaient commencés quand un combat de cavalerie est livré dans la plaine, qui, comme nous l’avons dit plus haut, s’étendait entre les collines sur une longueur de trois mille pas. L’acharnement est extrême de part et d’autre. César envoie ses légions en bataille devant le camp, pour réprimer toute tentative soudaine de l’infanterie ennemie. Le renfort des légions encourage les nôtres ; les ennemis prennent la fuite, s’embarrassent eux-mêmes par leur nombre, et piétinent aux portes trop étroites. Les Germains les poursuivent alors avec vigueur jusqu’à leurs fortifications ; un grand massacre a lieu. Certains, abandonnant leurs chevaux, essaient de traverser le fossé et de franchir la muraille. César fait avancer un peu les légions qu’il avait placées en avant du retranchement. Les Gaulois qui étaient à l’intérieur des retranchements ne sont pas moins troublés : croyant qu’on vient immédiatement sur eux, ils crient aux armes ; quelques-uns, épouvantés, se jettent dans la place. Vercingétorix fait fermer les portes, pour éviter que le camp ne soit abandonné. Après
avoir tué beaucoup d’ennemis et pris un très grand nombre de chevaux, les Germains se retirent."
A quoi correspond un pas ?
Même si ces mesures ont été modifiées dans le temps, elles varient peu. On se basera donc sur ce tableau (source : Wikipédia, Unités de mesures romaines)
Ce que je déduis des critères à retenir pour définir Alésia :
(si vous voyez d'autres critères que j'aurais omis, n'hésitez-pas à les indiquer en commentaires)
- Alésia se situe en Mandubie (je recherche encore si il y a plus de détails sur la zone géographique et les Mandubiens). Cela réduit quand même la zone de recherche.
- Alésia se situe au sommet d'une colline avec une pente très escarpée
- 2 rivières coulent sur 2 côtés de la colline
- Plaine d'environ 3000 pas de longueur, c'est-à-dire, environ 4, 416 km
- Une muraille sèche de 6 pieds de hauteur, c'est-à-dire, environ 1,76 m
- Autres collines, de même hauteur, autour de la colline d'Alésia
- Les noms "Alésia" et "Mandubiens" peuvent-ils être des critères ?
Cela fait peu de critères de comparaison des lieux... A voir sur place...
La suite au prochain épisode...
C'est la fin de la 2ème partie sur l'énigme d'Alésia.
Je continue mes recherches sur la description d'Alésia, peut-être que des personnes de cette même époque, autres que Jules César, ont-elles écrit sur le sujet ?
Lors du prochain article, je comparerai Alésia décrite par Jules César avec l'oppidum appelé "Alésia", se situant au-dessus de Alise-Sainte-Reine en Côte d'Or.
A bientôt.
Christine
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